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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 12:23

 



Dans le cadre des commémorations du centième anniversaire de la naissance du Major Thomas Dry Howie, 116ème régiment de la 29ème Division US, et de la libération de Saint-Lô, nous nous sommes retrouvés le samedi 19 juillet 2008 à l’hôtel de ville de Saint-Lô.

 




 



Une exposition retraçant la vie du Major avait été mise en place à partir de documents fournis par Sally Howie McDewitt, fille du Major, et le Mémorial de la Madeleine en étroite collaboration avec Jean Mignon et Michael A. Yannaghas.


Lors de l’inauguration de l’exposition, la fille et quelques membres de la famille du Major étaient présents.

 





  


















De nombreuses informations et photos inédites nous ont dévoilé la vie familiale et militaire du Major.

Et puis en promenade sur les remparts, nous rencontrons la nièce du Major. Elle nous félicite de l’engouement que nous portons à son oncle et à la 29ème et découvre la forte reconnaissance des Saint-Lois envers le Major.

 

Thomas Dry Howie est né le 12 avril 1908 à Abbeville, Caroline du Sud.

De septembre 1925 à juin 1929, il est étudiant et cadet – Premier Lieutenant, école militaire  « the Citadel » à Charleston, Caroline du Sud.

 

 

De septembre 1929 à février 1941, académie militaire de Staunton, Virginie. Professeur d’anglais, assistant sportif ; boxe et baseball ; entraîneur en chef de football américain en 1933..

En 1932, mariage avec Elisabeth ‘Tee’ Payne.

 

 












En 1934, il rejoint la Garde Nationale de la Virginie, 116ème régiment d’infanterie, 29ème division d’infanterie.

En 1938, naissance de Sally.

En février 1941, après que les unités de la Garde Nationale aient été appelées sous les drapeaux, rejoint la compagnie L, 3ème bataillon, 116ème régiment comme second lieutenant.

De décembre 1942 à juin 1944, séjour et manœuvre en Angleterre. Il atteint le grade de Major.

 


Le 6 juin 1944, officier S3 d’état major au 116ème régiment, il débarque à 7h30 sur la plage d’Omaha.

Le 13 juillet 1944, il prend le commandement du 3ème Bataillon, 116ème régiment.

Le 17 juillet 1944, blessé mortellement par un obus de mortier, vers 7h45, à proximité du carrefour de la Madeleine.

 


En apprenant sa mort, le Général C. Gerhardt, le commandant de la 29ème Division, ordonna que son corps accompagne le Groupe de Combat « C » pendant son assaut sur la ville par la route d’Isigny. Au cours de l’après-midi du 18 juillet, son corps fut d’abord placé dans une ambulance, puis sur une jeep et suivit les premiers soldats entrant dans Saint-Lô.

Tôt le matin du 19 juillet, son corps recouvert d’une bannière étoilée, fut posé sur les ruines du clocher de l’église Sainte-Croix.

  

Le général Gerhardt, estima que le Major Howie était le symbole du courage, du sacrifice et du sens du devoir non seulement de sa division mais aussi de tous ces jeunes américains venus libérer la France. Les correspondants de guerre ont faits un compte-rendu enthousiaste de cette histoire sans précédent qui fut imprimé dans les journaux partout aux Etats-unis. Mais à cause de la censure militaire de l’époque, au lieu de fournir le nom de cet officier mort, il fut appelé simplement « the major of Saint-Lô ».

 

« Rendez-vous à Saint-Lô » :

Le Major Howie et son 3ème Bataillon reçurent mission de joindre le 2ème bataillon, 116ème régiment du major S Bingham, isolé au carrefour de la Madeleine et puis de pousser ensemble jusqu’à Saint-Lô.

A 4h30, le 17 juillet, ils franchirent les lignes allemandes à Martinville et atteignirent les positions du 2ème bataillon vers 6h.

Mais les hommes du Major Bingham étaient trop épuisés pour continuer jusqu’à Saint-Lô. Le major Howie en informa son commandant, le colonel P. Dwyer, par téléphone. Sur demande de ce dernier, il accepta d’attaquer seul avec son bataillon. Il termina l’entretien téléphonique par ces mots : « See you in St-Lô ». Quelques minutes plus tard, vers 7h45, ayant donné ses ordres à ses officiers, et pendant un soudain tir de barrage allemand, le Major Howie fut blessé mortellement par un éclat d’obus de mortier.

 

Après la guerre, un buste du Major Howie, réalisé par le sculpteur américain W. Westcott de New York, fut inauguré le 22 janvier 1947, à l’académie militaire de Staunton, en présence de nombreuses personnalités dont M. Georges Lavalley, Maire de Saint-Lô et du général Mathevet, attaché militaire français.

 

 


En 1948, l’académie militaire de Staunton offre à la ville de Saint-Lô une réplique du buste du major. Inauguré le 18 juillet de cette même année, le buste fut placé contre le mur de l’église Sainte-Croix.

 







Mme Elisabeth Howie reçoit des mains du Général Mathevet les insignes de la légion d’honneur et de la croix de Guerre avec Palmes, au nom de son mari. Le Major Howie était par ailleurs titulaire de la Silver Star (à titre posthume), de la Bronze Star, de la Puple Heart et de la Combat Infantry Man’s Badge.

 

 




Le 6 juin 1969, dans le cadre des cérémonies du 25ème anniversaire du débarquement et en présence de Mme Howie, de sa fille et du GénéralOmar bradley, le buste du Major fut placé devant le monument conçu à cet effet par l’artiste Robert Mauduit dit WIT.

   

 

 












En 1995, récemment restauré et situé non loin de l’endroit où fut tué le Major Howie, la chapelle de la Madeleine accueille le Mémorial qui rend hommage aux soldats des 29ème et 35ème Divisions Américaines ayant libéré Saint-Lô.

 

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 12:22

C’est l’histoire d’une rencontre, quelque peu improbable mais qui s’est réalisé le dimanche 3 juin 2007 sur le terrain du musée Big Red One de Colleville sur mer (dép.14) où nous avions implanté notre camp pour les célébrations du 63ème anniversaire du débarquement en Normandie.

 

Alors que nous partions à visiter les sites historiques du D-Day, un visiteur américain m’interpelle. A la vue de mon patch de la 29ème sur ma veste M41, il m’explique être le fils d’un vétéran de la 29ème. Le dialogue n’est pas évident mais l’émotion est présente. Il est accompagné de Max, qui parle bien Français. En fait, Max n’est pas un simple touriste. C’est un réalisateur de documentaires, de reportages et de court-métrages. Cela fait plus d’un an que son équipe et lui travaillent sur des films témoignages de vétérans de la seconde guerre mondiale qui seront diffusés au Visitor Center du cimetière américain.


 
J’appelle donc Jérôme, membre de notre groupe, passionné depuis des années de la 29ème Di, quasi incollable sur le sujet et qui nous a transfusé le syndrome 29ème. Ce fils de vétérans nous explique que son père, médecin capitaine, appartenant à la 29ème a été tué aux abords de Saint-Lô.

 

Compte tenue de ces quelques éléments, Jérôme lui demandera donc s’il n’est pas le fils du capitaine Carter. C’était bien lui. L’émotion est intense des 2 côtés : nous face au fils du capitaine Carter et lui face à des passionnés de la 29ème qui connaissent l’histoire de son père. 



Nous lui expliquons qu’à notre programme le lendemain, nous avons prévu d’aller aux abords de Saint-Lô, précisément là où le capitaine Carter fut mortellement blessé. Deuxième chose improbable, le fils du médecin capitaine ainsi que 4 autres familles de vétérans doivent également le lendemain se recueillir sur ces mêmes lieux. Notre convoi devant partir, nous leur donnons rendez-vous là-bas.

 




Norval Walter Carter était médecin capitaine du 115ème régiment d’infanterie de la 29ème Division US. Il débarque à Omaha le 6 juin. Il était originaire de Huntington en Virginie. Le 17 juin 1944, à Couvains, village de Bretel, aussi proche de la ligne de front que sa fonction l’exigeait, Norval entendit des cris de soldats blessés dans un champ. En toute confiance en leurs brassards de la croix rouge, Norval et 2 infirmiers quittèrent la protection d’une haie et s’aventurèrent dans le no-man’s-land. C’est dans ce champ, pendant qu’il sauvait un soldat blessé, que Norval fut tué par un sniper allemand. Il avait 33 ans.

 




 

En septembre 1933, les études terminées, il se marie avec Emmafern Lowry, surnommée Fernie pas ses proches. Ils s’aiment depuis l’âge de 11 ans et ont grandi dans la même rue. A chaque séparation et lors de son déploiement outre-mer, Ils échangeaient des correspondances passionnées. Ils ont eu 2 enfants, Tom en 1937 et Walter Ford en 1940. D’abord en poste dans un hôpital en Angleterre, il fut transféré, à sa demande, à la 29ème DI comme chirurgien de bataillon. Après 9 jours en première ligne, il obtiendra les citations de la Croix de guerre avec les médailles de bronze et d’argent et le Cœur de pourpre.

 

 

Le lundi 4 juin 2007, une Jeep et un Dodge 6x6 prennent la route pour le bois de Bretel. Une fois sur site, nous retrouvons les 4 familles de vétérans, Max, son caméraman et son ingénieur du son et également Jean Mignon. Nous approchons tous de l’endroit où Carter fut tué. Les parcelles ont changé, mais la barrière est toujours là. Max et son équipe feront une interview de Walter Ford et notre « medic » du groupe y  participera.

 

 

Pour faire perdurer le plaisir, nous leur proposons d’aller voir, à quelques kilomètres, les traces encore visibles du passage de la 29ème DI : les foxholes. Bien sûr, pour être complètement dans l’ambiance, le trajet de nos invités se fait dans nos véhicules. Sur site, ils sont étonnés de voir l’état de conservation des foxholes. Et pour clore ces moments inoubliables, nous repartons pour la petite chapelle de la Madeleine par les chemins du bocage normand.

 



 




 

 

 

 

 






Quelques témoignages extraits du livre « Paroles de braves » de Claude Paris :


Le lieutenant BR Eastbridge écrit : « La raison pour laquelle je me souviens de lui avec beaucoup d’admiration est parce qu’il se porta volontaire pour être médecin chef du bataillon, l’une des tâches la moins élevée et la plus dangereuse à laquelle on peut nommer un officier médecin. Quand votre père fut tué, douze jours seulement après le débarquement, on n’était pas encore durcis pour faire face à la perte d’un ami, quelqu’un que nous connaissions depuis l’Angleterre. Beaucoup d’hommes dont moi connaissaient votre père, admiraient son courage. On estimait énormément le courage inébranlable au feu, dans notre famille de militaire et nous avions vraiment ressenti une grande perte à sa mort. J’espère que cela vous réconfortera quelque peu d’apprendre que peu possédaient davantage de vaillance inébranlable que votre père ».


Harry Mc Guiness, un infirmier sous ses ordres écrit : « C’était sa nature, il s’intéressait aux malades et voulait être là où eux étaient. »

 

Le capitaine John Ryan écrit : « Le capitaine Carter avait l’habitude d’être tout près du front, il pouvait littéralement relever les blessés quand ils se faisaient toucher. »

 

Le major Johns écrit : « Le capitaine Carter s’était porté en avant pour soigner les blessés, je l’avais prévenu de ne pas le faire mais il était si désireux d’apporte le secours nécessaire aux hommes gravement blessés, qu’il eut trop confiance dans ses insignes de la Croix Rouge et s’avança trop, trop ne pensant qu’aux gars et jamais à lui-même. »

 

Le capitaine Bill Kenney, compagnie C, écrit : « Pour nous autres de l’infanterie, c’était un encouragement à aller de l’avant en toutes situations, car nous savions que services sanitaires étaient exactement là où nous étions et qu’ils nous porteraient secours à tout moment menés bien sûr par le capitaine Carter. »

 

Le fils du capitaine Carter, Walter Ford est né le 13 mai 1940 à Huntington en Virginie.  Il fut conseiller économique jusqu’en 1999 lorsqu’il prend sa retraite. Avec sa femme, ils ont eu 2 enfants : Norman et Catherine. C’est à la mort de sa mère en 1995 que Walter Ford Carter trouve de nombreuses lettres, certaines remontant aux années 20 et plus de 150 datant des 2 années dans l’armée de son père. Il entamera un long pèlerinage pour dresser un portrait de son père. Sa mort frappa durement sa mère Fernie et anéantie, ne se remaria pas, ni ne fréquenta aucun homme. Walter Ford commença ses recherches avec des livres de la 2ème guerre mondiale et fut stupéfait de trouver le nom de son père et le récit de sa mort écrit par Franck Wawrynonic, sergent de la compagnie C, du 1er bataillon du 115ème régiment. Le sergent Wawryonic, blessé dans le même champ, a vu le capitaine Carter se faire abattre par un sniper allemand alors qu’il portait secours à un blessé. Walter Ford prit contact avec Franck et ensemble, ils iront en Normandie sur les lieux du drame. Walter Ford Carter est l’auteur du livre « No greater sacrifice, no greater love ».

 

En juillet 2007, Max a rédigé sur le net le récit de cette semaine passée avec les familles de vétérans, voici quelques passages qui concernent notre groupe :

 

“… As has happened so often already in the making of this film, amazing coincidences and discoveries occured right in front of us. While driving back from the cemetery, we popped in to the Big Red One Assault Museum to visit our friend Pierre Louis Gosselin. He has there with a group of local 29th Infantry Division reenactors. As Max introduced Walter to them and explained who he was, they became very excited. As it turned out, the very next morning they were planning – completely independently of our project _ to visit the spot where Norval Carter died in order to pay tribute to his sacrifice. And as excited as they were to meet Walter, Walter himself was astonished that people he had never met were keeping his father’s memory alive…”

 

“…The next morning, june 4th, we drove to the spot where Capitain Norval Carter died, along the road outside St-Lô that is now named after him. There Walter and the 29th Division re-enactors met again, and Walter had a chance to talk with them about the significance of this place to him…”

“…Pierre and his Friends then told us about a nearby place where are foxholes that have remained undisturbed since GI’s first dug them 63 years ago. But getting ther would not be the job for our humble Renault Traffic. No, a far more well-equipped vehicle would be needed for trudging along the rocky and muddy terrain on the way to location of the foxholes. And Pierre and his friends had just the thing; an original Dodge Weapons carrier. So Walter and the rest of us climbed in, and off we went …in style. And the end of our excursion were, as promised, deep, defined foxholes. Our new friends demonstrated for us just how well they could provide cover….”

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